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Association CLUB ADLIS - Rencontres littéraires berbères
26 mai 2009

Brahim Lasri

Rencontre avec Brahim Lasri : Le militantisme de l'oral à l'écrit B L'auteur Brahim Lasri de séjour à Paris, nous a fait l'honneur de s'exprimer sur son parcours et de répondre à nos questions. Cet auteur et militant chleuh, qui parle aussi couramment kabyle et français, vit au Maroc. Il vient de publier son premier roman Ijawwan n Tayri depuis peu, aux éditions de l'association lmal (Marrakech). Présentation de l'auteur, par Lahoucine Boyyakoubi : Le parcours de Brahim Lasri est un combat politique et culturel : à l’exploration du domaine culturel s’est ajouté des revendications politiques. Issu de la génération des années 80-90 (fin des années 80, début des années 90) , il « est le fruit d'un travail qui a commencé à cette époque » (L. Boyaakoubi) qui ont voulu faire perdurer la langue berbère en la faisant passer du statut purement oral à celui de l'écrit. Il n'y a malheureusement pas de relève. Tous les auteurs et militants qui écrivent en berbère actuellement sont de cette vague générationnelle. Parcours de Brahim Lasri : L'un des moteurs principaux de B. Lasri et de ses collègues est d'accorder une importance particulière à a langue berbère, tant orale que écrite. Il crée avec ses collègues le club Isefm, dans le quartier de lbattwar, à Agadir pour « écrire et produite en amazigh ». L'aspect tant culturel que politique les motivent car durant ces années tout est à faire pour la langue berbère. En 1989, ils fondent une association : Tamaynut-Agadir (la section Agadir de Tamaynut). L'une des grandes « inventions » de ces militants fut sans aucun doute d'imposer l'utilisation de la langue tachelhite durant les activités de l'association (débats, etc.). Ce qui est rare, voire inexistant, à l'époque. Le français et l'arabe sont, en effet, considérés comme des langues « intellectuelles » ou « savantes », contrairement au berbère. Celle-ci est estimée comme une langue populaire uniquement. Lors de réunions, le club Isefm recherche du lexique berbère à collecter et à diffuser. Ces jeunes étudiants et chômeurs rêvent d'écrire en berbère. B. Lasri commence par écrire des poésies (publiées dans les revues « Anaruz », « Tifawt » ou « Amduz »). Il confirme lui-même avoir reçu et suivi l'influence du regretté Ali Azaiku . Entre 1993 et 1994, il commence à écrire son roman (qu'il intitule à l'époque « Arrmad »). Il reprend l'écriture de ce roman, en 1997 (en France). Puis, il le termine de retour au Maroc. B. Lasri condense alors son histoire, la simplifie pour être plus proche du lecteur. Il préfère s'exprimer dans la langue populaire , avec ses apports arabes et français. Pour B. Lasri, il existe une censure tacite envers les écrivains amazigh . Leurs publications sont rares et leurs diffusions difficiles (lorsqu'il sont en librairie, il faut souvent les chercher derrière le comptoir). Dernièrement, B. Lasri a traduit (pour une association de lutte contre le sida) un fascicule de prévention du Sida en berbère, à Agadir. Pour que cette prévention sanitaire soit comprise de tous, il fallait qu'elle soit compréhensible autant des berbérophones que des arabophones. Autant dire que le militantisme de B. Lasri ne s'arrête pas au seul aspect de la culture. Son roman : Ijawwan n Tayri BCe roman est non-autobiographique mais tiré de faits réels. Il raconte l'histoire d'un homme (un chleuh) qui, à Agadir, vit une histoire d'amour avec une femme enceinte (d'un autre) et qu'il héberge . Il écrit sur la ville, celle d'Agadir (et d'Inezgane) que l'auteur connaît bien. Les chapitres de ce roman correspondent chacun à un mois de grossesse. L'auteur a fait démarré le roman au 2nd mois (ayyur 2) de grossesse puisque la jeune fille (Tilleli) sait déjà qu'elle est enceinte lorsque le livre débute. On a beaucoup parlé et interrogé B. Lasri, lors des différents entretiens qu'il a donnés, sur la place de la sexualité dans son roman (au niveau descriptif et linguistique). Pour B. Lasri, le passage à l'écrit (et à l'individualité de cette forme de média) permet une ouverture sur des thèmes jugés tabous en société car il peut se lire seul. Ce roman aborde aussi de nombreux autres thèmes : la politique, la famille, le quartier, etc. La traduction en langue française du roman est en cours. La rencontre littéraire avec l'auteur a eu lieu le 1er mars 2009, à « Café Livres ». Une vidéo de l'entretien sera disponible. Merci à l'auteur pour sa présence.
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